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samedi, décembre 14 2013

JEU DE L'OIE ... Daniel ARANJO

Daniel ARANJO

JEU DE L'OIE DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE

recueil inédit



Retraite de Russie (par Janine Laval)

Une remarque curieuse à ce propos : ces poètes qui vécurent la Révolution ne l'ont point chantée. C'est que l'actuel n'inspire pas, et qu'il faut à la poésie une certaine période d'incubation. L'aventure géante de la Révolution, du Consulat et de l'Empire (si propre à enflammer les imaginations) a inspiré ses peintres David et Gros. La peinture a devancé la littérature. Pourquoi ?

Émile HENRIOT



(napoléons, sesterces, louis busqués,

charlottes et marats, antoinettes-maries,

vignettes de grenier tombées d’un vieux jeu de l’oie révolutionnaire

à secouer aujourd’hui en vrac hors de la petite boîte de l’histoire)





LOUIS XVII

Enfant, tout t’échappe : ta place dans le drame ;

l’hostie que tu seras… Mais ta tête morte encore rit…

Qu’a-t-elle retenu de ce jour d’échafaud ?

Avocat claque-dent, égorgeur de tribune,

ou le masque jaune qu’une enfant des faubourgs

juchée sur les épaules de son père te tend, du poing

(caprice, rire pur, doigt tendu vers la roue noire du chariot) ?

Alors que l’anneau du Temple ici déjà refige ton cœur de salpêtre humide et vieux cachot.





LOUIS XVII

Triste infant de France à sang bleu d’Autriche et catogan

muré au Temple, comme une hostie de bois dans son coffrage de ciment,

dis, enfant (que l’on aime

pour ton enfance, celle du trône et sa vertu),

dis : quel temps faisait-il autour de la Concorde

quand t’y conduisit une charrette à claies ?

Ta mère t’a-t-elle expliqué seulement quelque chose,

petit louis blondinet qui ne pourras devenir

un gros Louis XVIII ni le sec Charles X ?

Dernière image : la mort est une bête



Et seule l’histoire, dont le manche là-bas refrappe quelque enclume,

a peut-être croisé ton regard comme une trappe.

Mais non… et maintenant, rien ne t’étonne plus…

ni le faste d’hier, ni les jeux de la Cour…

ni le petit mitron… et ni le froid salpêtre…

L’insulte, à peine et, de loin, la phrygienne cohue

entre quatre, ou cinq, détails de rue (puisque

reste seule la rue au supplicié qui part)

Un chien joyeux suit son bataillon à piques et casaques

car à midi pour eux finie la guerre (combien d’années durera-t-elle ?) ;

puis passe un arc soudain sur la terre soudaine du chemin.

Et c’est bien le seul rêve gris pour toi ici qui braille ;

hier dure toujours ;

ta légende ne te sauve même plus ;

et un perceptible voile gris ombre déjà le coin de ta paupière nue.

(…)

La mégère et le greffier du Temple soulèvent la paillasse, inspectent le logis

(une bière, 7 livres, inhumation, 3, total 10) et jettent ta besace de petites hardes au feu.

HIER,

enfant sans lendemain, hi-er -

vive ténèbre sous un été trop lourd - pour toi dure toujours

(dernière torche d’un dernier cortège, de front, rebraillant, au pied de tes murs, jusque dans les griffes d’un dernier sommeil)





SAINT-DENIS BASILIQUE

sarcophages, gisants de plâtre mérovingien, princesse inconnue dite Blanche de ., et cette autre, inconnue, dite aussi Blanche de ., et tant d’autres, d’autres qui ont un nom - où l’on passe, et eurent des dates

Jean Ier dit le Posthume, fils de Louis X le Hutin, roi cinq jours en novembre 1316 quelque temps après la mort de son père poupon royal de marbre, pieds contre un lion presque plus grand que lui

et toi, cœur de bois dans une coupe de cristal que l’on placera à Saint-Denis en 2004 face au médaillon de ton frère premier dauphin mort un 4 juin 1789, à sept ans et demi, en pleins États Généraux, à temps

(puis jeune fleur pour un beau jeune couple - agenouillé - ton père et ta mère - lisses statues - à quelques dizaines de mètres de là)

- toit pâle de tôle gris-vert de Saint-Denis Basilique (métro)






VARENNES

21 juin 1791, entre onze heures et minuit. Église obscure de château formant voûte au-dessus de la route noire vers Montmédy, et la proche et lointaine Allemagne. Drouet, Guillaume, quatre gardes-nationaux et deux étrangers autour du gros coche boulanger. Le procureur syndic (du nom de Sauce) hésitant sur vos passeports, et ses fils criant au feu par le tombeau des rues. Que c’est dur, d’être roi quand on est serrurier et géographe de génie à près de minuit, face à une auberge, du nom de… où déjà ? à Varennes-en-Argonne.

Louis XVI, à Varennes, ce soir, je pense à ton bambin vivant, à l’image qu’il gardera peut-être de cette amusette en petit mitron et à ceci, pour vous, d’inédit : sol retourné, foin acide coupé, chemin creux sous osiers - vigneron, sabotier, débitant de sel et de tabac - misère et débarras d’une cour de ferme, longée au hasard d’un soir d’engrais frais et de fumure.

Trois guêpes, un frelon, dix abeilles. La glèbe vue du sol, sentie du sol ; non d’une Diane allégorique de Versailles. Traite d’étable boueuse à herbage fermenté ; loin des petits rubans de Petit Trianon. La Reine grignote une brioche. Et ta berline royale de marque Dormeuse où tu viens de t’assoupir, en sursaut, et calmes ton vaste et sédentaire appétit, à travers jachères, d’une nasse frite de poissons d’été avance sans avancer le long d’une dernière levée de terre.

Non tu ne sais rien de ce village : odeurs, antiques vies, auberge et portefaix, chien perdu (il y a toujours un chien perdu, quelque part, témoin de l’histoire ; qui s’enfuit hurlant loin d’une soudaine exécution).

Sauce hésite. Un sabot déferré et Drouet, de Sainte-Menehould, ne serait pas encor là et tu pourrais suivre, malgré la nuit, vers où t’espèrent faisceaux, étendards, relais.

On en fera, plus tard, un sous-préfet



.

En 1793, en lieu et place du chœur de l’ancienne église, on construira ce beffroi élégant et trapu à lierre (et vierge lisse que l’on ne remarque d’abord pas), incendié par l’Ennemi le 14 septembre 1914 et d’où glisse à l’instant une fine cloche de temps que je suis bien le seul à récouter.

Ah citoyen Capet, connais-tu ces noms : Verdun, Douaumont, village-rue à fontaine, vigneron, sabotier, débitant de tabac, non loin d’ici, as-tu seulement ouï de loin ces syllabes à l’estaminet, et ton pâle dauphin, trempé ses poumons d’enfant à l’humidité fouie de tunnels et tranchées de cet autre nom : Argonne, où te voilà pris ?

Et s’il y avait eu ton frère Louis XVIII, avec un autre chiffre, sur le trône à ta place ? Ou bien Charles X ? Mais non : la destinée ne s’invente pas, le drame a besoin aussi de ta faiblesse, l’épopée du hasard, le roussin à Drouet de son quatrième fer

comme cette petite ville de nuit de ce chien toujours perdu, quelque part, témoin de l’histoire, de ce dindon d’Argonne dont le cri cascade et dégringole, du registre noir du châtaigner et de l’appel forestier, avant aube, d’un coq brumeux venu d’un proche pays inconnu chantant Sainte-Menehould (Menehould, Menehould)

sous les naines roses consulaires d’une lisse école de canton de la République - Liberté, Égalité, Fraternité - où l’on recoloriera dès demain matin (chahut, jeux, hannetons, préau) cet épisode

que n’innocente rien.

Et comme Varennes suppose, dès l’an prochain, non loin d’ici, Valmy (1792) - dont on vient de refaire à la champenoise en bois noir, sur sa butte coquette, le second moulin après l’ouragan de 99.










LA FACE DU MONDE

La Convention en fera plus tard un député, régicide, hostile au sursis (retranché dans Maubeuge, captif des Autrichiens, échangé en 1795 contre la fille de Louis XVI) et l’Empire un sous-préfet : "Monsieur Drouet, vous avez changé la face du monde" (Napoléon).

Ah et quels bals de sous-préfecture a-t-il bien pu donner à Sainte-Menehould le citoyen sous-préfet Drouet ci-devant babouviste ci-devant jacobin du Club du Panthéon sous le Directoire (quand papier-monnaie valut moins cher que le coût du papier dont pas même mendiant ne voulait) pâtissier clandestin à Mâcons sous la Restauration…

Quand on change la face du monde, on mérite mieux que ça ; et mieux, son aphorisme : "Soyons brigands, s’il faut l’être, pour le salut du peuple" - d’autres, moins forts et exacts, ont survécu, sous le nom de leur auteur. Rouget même, de Lisle, sous la mitraille de ses cuivres ; ou Liberté, Égalité, Fraternité

qui eut (tribun, libraire, cordelier) aussi à Paris un jour son inventeur.





MARIE-ANTOINETTE

qui, hier, joua Rosine entre danseurs de corde, lampions à feu nu trop sur le rideau et fond sombre d’acteurs sans visage trop loin des quinquets de la rampe pour être vus

ou qui manda, une autre fois, quelques femmes de la Halle pour mimer leur accent et jouer plus poissard, par jour de grand froid, autour du trou de grillon du souffleur ;

avant de jouer à la muette, comme à l’opéra-comique de la foire quand les Comédiens-Français y eurent fait interdire dialogue, puis monologue, puis parole, puis musique (c’est la salle qui chantait le couplet aphone descendu des cintres sur panneaux) puis de quoi payer les chandelles ;

et d’être conduite, bien plus tard, dans une indienne quelconque sur le chemin d’un lieu du nom, crut-on ouïr, de "Varennes" (Fersen en blond laquais à catogan partout répandu autour de l’équipée) (escorte d’un triumvir jusqu’à Paris avec ou sans pique, c’est à voir)

et, bien plus tard encore, dans la même indienne quelconque, froissée, sur le dernier tréteau, silencieux ; en attendant le drame Marie-Antoinette (1816) que Leopardi ébaucha, presque enfant, sans jamais l’étoffer ni en tendre le, moindre, brunâtre décor

notant juste, devant un ciel étagé de néant et le feu d’une luciole longuement écrasée au sol par un garnement et brillant écrasée au sol : "comme lorsque j’ai rêvé de Marie-Antoinette et d’une chanson à mettre dans sa bouche, etc., et cette chanson, etc., n’eût dû être que musique, une chanson sans paroles, etc."








MARAT

La main pendante, et l’encre fraîche du stylet sur la baignoire (comme un linge) à l’écritoire encor pendante.

Ô tribun :

mais la fille de Corneille (Esther Colère Ange !)

seule obéit à Dieu.





MARAT

Ange, baignoire, sarcophage (dans son linge) - planche-rabot, mille morts, une mort, cheveux gras -

cœur maigri par l’épouvante - pommette déjà pâle sous la nue blanche de l’étonnement

(et maintenant pommettes noires sous l’évier gris de l’évidence) -

moi gueuse et toi gueux dans la sciure du marbre - le théâtre des grands courages ! -

ô toujours à me laver de silence, comme une vierge.








CHARLOTTE CORDAY

Oui, moi, sereine et vierge (25 ans) jusque dans une morgue de gypse et de chiffons,

sous l’autopsie du statuaire David, entre brandon de deuil et prophète laurier.





MARAT

Ombre, dague, flambeau, silence sur l’émail crié des dix coins d’une chambre d’eau neuve, chemise de plâtre pendue, à vieux col d’hier, où s’empèse le jour

devant un masque, pâle et pictural, de buste déjà latin, à yeux collés et clos et orbites fondues

(et toujours, dehors, l’idée de Patrie ; et le feuilliste rameutant d’un fond de ruelle tous les seaux de sa section à piques

contre le prix du pain et le haro noir de la disette)






ATELIER

Chien couché sous des couleurs délabrées. L’absolu simple d’une chambre. Appel d’une fraîche, lointaine musique dans l’atelier des femmes, de l’autre côté d’une autre, invisible rue.

Ton cri, ici ; tranché d’un invisible javelot

ATELIER II

Chien couché sous des couleurs délabrées. Contre nous… L’absolu simple d’une chambre. tyranni-e… Appel d’une fraîche, lointaine musique dans l’atelier des femmes, de l’autre côté d’une autre, invisible rue. Contre nous…

Ton cri, ici, tranché d’un invisible javelot. de la tyranni-e la herse d’hier est levée !

Dernier son, au fond d’une autre même rue, d’un dernier mois en -aire, ou bien en -ial ; déjà perdu.





ATELIER III

tel, un son de chanson (peut-être) dans l’oreille quand on se réveille, et qui se hurlait peut-être au pied crépi de la fenêtre





DERNIER SON

dernière poussière humaine de son

(village, village du nom de Bains Secs en plein Paris révolutionnaire tout ombreux d’une calme paire de fixes cymbales de sang)









ÉTUDE

Drapé de plâtre, allongé d’ombres, ajusté (en une hâte souveraine) autour d’un cintre à l’imitation de l’antique le long négligé du dernier bain

et de l’eau dernière d’un dernier marbre, sans eau




PLÂTRE I

truelle, faisceaux bas-relief de plâtre sur fond de plâtre clair République et incendie








PLÂTRE II

plâtre d’or et de suie de quelque, extrême, république





DÉTAIL

(écritoire-billot de bois à brute tablette bossuée de plomb, où noircit le sang d’une dernière liste cunéiforme de proscrits)









))

CHARLOTTE CORDAY

Peignez-moi ! dès ce soir, avant l’échafaud…

Je n’ai peur de rien ;

à peine de ce pudique coup de vent qui me fit glisser du châle les épaules

et ce peu de lilas brun du poignet, au pied de l’échafaud.





CHARLOTTE CORDAY

Puisque, comme Médée, le fer effilé et l’incendie qu’une eau même réattise

m’ont déjà, furieuse et sainte, éteignant ma torche noire au ciel,

au-dessus de tous, tel un poëme, revirginisée !








THERMIDOR

Viendra thermidor rougeoyant thermidor et alors ah dérision ah tête pâle de notre bon Marat

plâtre de marbre à jamais lisse de petite vérole à paupières collées comme quand on s’est crevé au théâtre les prunelles d’une fine agrafe d’or

et puis qu’on le tire aux dés dans une chambrée de caserne de batave ou cisalpine république-sœur sans que nul au campement en devine le prix, une fois le sceptre de la Terreur aux pieds de tous roulé

tel un pommeau de bilboquet de bois, brisé.





LOUIS XVI

"Madame Veto, Monsieur Veto…"

Monsieur Veto sans veto… ci-devant roi et même vice-Dieu,

voilà qu’on fait de toi un citoyen à boucles et bottines,

à cocarde et chapeau, et désormais Capet…

Moins qu’un représentant aux Armées, ou qu’à Versailles un serrurier…

Varennes déjà hausse ses torches, et son défilé nocturne de piquets

sur cette tête nasarde à perruque et cette perruque à chignon,

où pourtant la couronne encore tient.

C’est qu’à un roi même comme moi

la couronne tient plus au chef que le chef au cœur même…

Ô tête froide du panier !













On aura, un jour, de toi pitié peut-être…

On t’acquittera un jour peut-être, après m’avoir guillotiné.





DERNIÈRE LETTRE DE LOUIS XVI

"A-t-on des nouvelles de M. de La Pérouse ?" "Quand lui portera-t-on secours depuis quelque ponton ou quelque quai encore propre de la présente Europe ? Ne peut-on, pour ce faire, profiter de quelque paix d’Amiens avec les Anglais ? Retrouvera-t-on dans deux cents ans son corps de cette fin de siècle (notre siècle !) sous quelque éruption de sable et de gaz, barque peinte à double balancier d’Insulinde, youyou, sampan… pâle buffle boueux à cornage aplati comme cuir… haut labour de laves noir monté d’une rizière autour d’un haut temple hindou à pignons semi-enseveli… ou quoi d’autre que l’on veuille…" "Retrouvera-t-on le tome III de son cahier (le dernier nous est bien parvenu depuis sa dernière dérade en Australie) dans sa cassette de plomb au fond d’un canon tout enrouillé de corail (crâne, fémur de vase, gouvernail pétrifié de bois breton, sceau fossilisé de sel) - sous l’anse de quelque îlet cannibale à brume éternelle et verte des îles Salomon - dont la tempête, juste au-dessus de l’eau, tonnera de touffeur comme un orage lointain - moi qui l’ai envoyé avec nos meilleurs encyclopédistes aux limites de l’abyme connu élargir par-dessus les fosses marines le règne végétal où sans le savoir nous vivions depuis le premier limoneux petit matin du monde comme j’avais offert à mon premier dauphin, Louis de France, vif enfant à vives reparties, un globe terrestre transformable (ses terres émergées et immergées), au temps que j’étais encore Roi de France, point encore des Français, encore moins citoyen Capet, peu avant qu’il ne meure ?"

"A-t-on trouvé nouvelles de M. de La Pérouse ?"



))

DERNIÈRE LETTRE DE MONSIEUR DE LA PÉROUSE

point des Papous emperruqués d’Indes galantes, qui ont lu Rousseau ; mais des cannibales, os jaunis et dents jaunies dans le nez, insensibles aux casques d’apparat comme aux kilos de verroterie que nous leur destinions ; ennemis même entre eux (mélanésiens contre polynésiens) ; sauvages qui ne se savent point sauvages, et dont petits-enfants ne sont point encore anglicans et nous parti, tel Colomb, secouer l’ennui de vivre par la fatigue de mourir sous des branches d’oiseaux neufs nue de silence criard, hors du cri persifleur de mer, soudain retombé et la rêveuse bruine (soudaine) d’un peu de terre, au bout d’un an de traversée, enfin un peu la nôtre, fût-ce pour quelques heures, et donc aussi la vôtre, Sire, à jamais

(et puisse, Sire, enfin notre laurier défendre un peu votre tête de la foudre, au-dessus d’une multitude de siècles !)





RÉPONSE DE LOUIS XVI À MONSIEUR DE LA PÉROUSE fragment oral rapporté par ***

mais, mon pauvre La Pérouse, nous aussi nous avons nos Papous, sans perruque ni culottes, qui ont lu Rousseau, sinon Suétone et font de moi leur Néron
















JUSTE AVANT LA GUILLOTINE

(Post-scriptum)

Ah et puisse Vanikoro

et l’épopée du sextant d’ébène, du compas à cercle intact et vaseux de mica, et des sabliers de trente secondes et trente minutes qui auront scandé de leur insensible temps universel la traversée et qu’on retrouvera peut-être intacts sous le corail d’un faux jour cannibale terreux de plongée en 2005 (2000…5 !) et les 12.000 pages d’archives du voyage et mon renom enfin de Roi Géographe, fût-ce en chambre, sous quelques combles lambrissés de Versailles, et la liste retrouvée de mes officiers, marins, savants, plus glorieux encor de s’être échoués, et mystères et sondes et sondages après deux siècles d’eau autour de moi trop longtemps gardés,

dans quelques siècles à jamais me venger de Varennes !

VITRAIL

(et mon testament même, dans deux siècles, en Amérique, quel collectionneur, quel passeur de guinées le retrouvera donc pour une vente aux enchères et à quelle société savante à ombreux vitraux laïcs historiés ? quel souvenir que c’est moi qui lançai La Pérouse au bout des espèces volantes du monde

- ses monnaies du Kamtchatka à aigle double du czar dans un fond archéologique de mer toujours en mouvement, ses coupelles en porcelaine Macao réornées de ses armoiries, ou peut-être des miennes, sous la touffeur de grosse averse couleur boue et la boue fade et verte et les pierres tabou d’un îlot anthropophage -

comme le grand Alexandre offrit 800 talents et des milliers d’hommes à son maître Aristote, l’amenant avec Callisthène dans ses campagnes d’Asie, nourrir le futur traité de son Histoire des Animaux ?)










14 JUILLET 178.

Une clef cuivrée de foudre. Qui force le futur,

plus dur à tomber.





… dans le papier des grands jours sans deuil que nourrit la République …















R. F.

ô mère, dernier terme, premier terme, clair tambour, république an I, mois un, jour unique





QUATRE JOURS D’HIVER SOUS LE CONSULAT

Dimanche 15 janvier Le Premier Consul a passé en revue 6000 hommes de troupe italienne dans la Cour des Tuileries (je n’ai pas très bien vu son visage) et magnifiquement distribué des drapeaux à chaque régiment.

Lundi 16 janvier Théâtre Feydeau. Le Premier Consul est présent. J’ai bien vu ce visage décidé, mi-obscur, déjà un peu massif, dans sa loge d’ombre. On joua La Maison isolée et La Jeune Prude, nouvelle pièce uniquement jouée par des femmes.

Mardi 17 janvier Au Vaudeville. On donnait L’Intendant, L’Embarras du choix et une nouvelle pièce La Tapisserie de la reine Mathilde, qui se passe sous Guillaume le Conquérant mais fait allusion au projet actuel de débarquement en Angleterre.

Jeudi 19 janvier Leçon publique, très claire, de l’abbé Sicard à l’Institut des Sourds-Muets. Demain, sera deux mois que nous sommes en France (de Bréda en Hollande jusqu’à Anvers, département français des Deux-Nèthes, créé il y a neuf ans ; nom charmant, à grelots et douane indulgente, nonobstant la tristesse des derniers mètres hollandais, indigents ; le Coche des Deux-Nèthes).

(Journal de voyage d’un jeune philosophe allemand)








BONAPARTE

Harpe d'Empire ; cendre ; neige ; feu ; ton soudard à shako sous mes livres ;

et le viol dans le gel de la fillette du cocher.





NAPOLÉON

Neige d'Empire ; cendre ; lyre ; feu ; ton grognard à schapska sous mes livres ; (futur clos au dimanche, et dimanche au lundi) ; puis la chopine dans le gel avec la fille du cocher.





ROYAUME D'ITALIE

Recanati, 1812.

Neige d'Empire ; cendre ; lyre ; feu ; ton grognard à bonnet dans mes livres ; toi, à Paris, notre roi ; Beauharnais vice-roi ;

Murat dont la femme, ta sœur, te trahit pour sauver son mi-diadème de Sicile ;

hospices de main-d'œuvre, dépôts de mendicité (futur clos au dimanche, et dimanche au lundi) ; harpe d'Empire ; neige ; cendre ; feu ;

et la chopine dans le gel avec la fille du cocher.





SUR UN BUVARD

Recanati, 11 mars 1819.

"Réveillé par une voix qui m’appelait à dîner - notre vie, le temps, les noms illustres, l’histoire tout entière, ne m’ont paru que néant."
















SACRE

Range-les. Comme des meubles sous une housse, dans les coins, pour un déménagement avant qu’on ne ferme la pièce, sur sa pénombre. Au centre, ne reste que la flamme rouge du sacre, bibliothèque en feu. Range-les, les Papes aussi, même s’il te faut le monde entier et ce que l’on nomma Dieu, des dignitaires à mitre et à mozette, de grands chambellans (faut de ces choses-là, mêmes), un Te Deum laïc de commande, des femmes à turban sinon lotus, voire (sur fond sablé de siècles) le sabre égyptiaque et la hampe-caducée isiaque de quelques Mameluk dans l’or final du tableau pour assister au sacre universel de toi-même et de l’impératrice, par tes mains.

BAPTÊME DU ROI DE ROME

messe lente de Paisiello, mais c’est notre messe et le cuivre de mon sacre en illumine encore le sacre

et ton baptême, enfant d'enfance né d'enfance

hier parmi d’ivres violons d'enfance - enfance, si tu nais

d'entre les corolles de cuivre d'un sacre et le cri des hautbois

et je dis enfance de l'enfance de l'enfance et l’outre-empire de nos sens

et je dis roi de Rome princesse de Venise

roi de Rome enfance roi de Rome comme le pontife dit "enfance dieu roi-astre-roi sabbaoth "

à voir brûler le ciel d'une vieille ère latine à l'identique

à voir rebrûler le ciel d'une vieille ode céleste à sable défait d’encens jeune cristal

enfance Roi de Rome eau pure pur demain

outre-Italie de nos désirs (l’encens… est le miroir… reconstruit… du monde...

nuage de nuage de platine… l’orgue même du monde

que l'âme nue modèle)







puisque, mon fils, toi seul seras plus grand que moi

comme

plaise à l’âme du monde et à cette messe et à ton père

que tu sois !





QUATRIÈME BUCOLIQUE

à nous donc maintenant de faire sourdre à flots, comme un plébiscite, rose terrestre et vin profond aux fontaines publiques : ton enfant est aussi le nôtre car tout enfant est roi du monde, donc de Rome, toute enfant, sous une pluie fine d’encens de cristal, princesse de Venise et tout nourrisson que berce Lucinde d’un sourire, un dieu puisque Dieu même, dernier-né, s’est fait (vainqueur d’un long solstice noir) nourrisson premier-né.

///





CANOVA

| fût fluide ciseau altier dans la salle aux saisons de vingt rieuses statues à marbre fin et peint comme une peau soutenant la galerie infinie où l’homme oublié chant d’un chant statue de statue mène sans la voir empire féminin l’ombre qu’il fut et la demi-douzaine de dieux à quoi cendre ou feu peut-être il crut du moins au temple à l’ombre claire et parée du destin | /// !!!!

AUSTERLITZ

Comme un parterre de foire se meurt d’amour devant une bellone mamelue et casquée, dans un boueux quartier d’infirmerie,

quand l’aube chaude rompt fontaine et que la nuit passe son bandeau de trépané au jour neuf piqué de sang

sur le tréteau ensoleillé du monde (regard lointain de près, voilé de fine nue, perçant s’il fixe l’horizon, derrière l’horizon)





FUENTES DE OÑORO

Aldea del Obispo, un jour (d’été je crois) parmi tant d’autres, à quelques mètres d’un pays couvert de cistes. Un nom, et coin sans nom de placette espagnole (vague bibliothèque-miniature fermée, avec son affiche d’exposition sur la proche victoire de Fuentes de Oñoro), près d’un dispensaire-miniature ouvert le vendredi et d’une gare à motrice-vapeur cabossée où flamba il y a 200 ans, juste, une bataille "napoléonique" et où doit bien y avoir un ermitage puisqu’il y a une ruelle de l’Ermitage. L’histoire, c’est aussi ça : un nom, un souvenir, une petite route-frontière prise par hasard, au pas (rudes genêts, litière pour bétail, quelques vaches noires et râpées à cornes-lyres, deux chevaux blancs, à ventre rond, un peu préhistorique, dans un rude jardinet, et une bonne odeur ibère de lisier à rosses), un jour d’été où l’on se souvient, à peine, d’une autre date à quelques mètres d’un pays, paraît-il, du nom de Portugal qui, lui, ne fut jamais français, à maisonnettes blanches, ruelles pavées de nulle part, petit puits à grille chargé d’un appareil en grosse pierre et une heure de moins au cadran et à la cloche. Un paysan siffle, qui ? après quoi ? des bourricots ! qui rappliquent de derrière une barrière rouillée à coquelicots ; puis s’en éloigne sur sa télègue tirée par deux de ces bêtes suivi par un ânon et un poulain, au petit galop ; puis deux ou trois chiens noirs, bons chiens noirs peut-être idiots. Vale da mula. "Val de la mule". Où est le val ?

Fort de la Conception, sur la frontière, côté castillan ; on en fait une auberge de charme. Et pourquoi pas ? Double fort, semi-enterré. Faut bien que les frontières passent quelque part. En face, Dos casas. Vraiment deux maisons, un peu plus peut-être, granges grises jetées sans engrais n’importe où et c’est ce qui en fait le charme bourru, entre champs de blé pelé, vallonneux, bosquets épars de sombres chênes verts, et épars petit pont espagnol. Aldea del Obispo : "Village de l’évêque". Quel évêque ? Faut bien que les batailles aient lieu quelque part.





ISOLA D’ELBA

Île d’Elbe, "petite île", as-tu noté jadis en marge d’une carte, à Brienne. Maintenant t’y voici presque. En 1802, Premier Consul, tu l’annexais à ta France déjà, comme les îles Ioniennes à chaque traité ; pour en faire en 1811 l’arrondissement de Portoferraio ("Porte Ferraille" en français, département français de la Méditerranée, chef-lieu Livourne). Empereur d’une île (un métier pour Don Quichotte, ça)… qui eut donc cette riche idée ? Toi-même, peut-être… Sur le bateau qui t’y mène, nulle femme, nul ventre à ceinture de jeune mère de nul aiglon ; une île seulement au bout de la vague dont le roulis, et le cycle de plus en plus large, se stabilise sous le bateau venteux, alors que claque encore de partout l’idée du monde. Les mouettes, ici, savent prendre au vol le pain qu’on leur lance du pont et le happer au bout même du bras qui se tend. C’est un jeu. Et tu penses à nouveau à ton aiglon, comme un père enfant à son adorable et rieur, presque féminin enfant à qui l’on voudrait bien offrir la vue de ce divertissement. Une île où un autre, l’autre année, celles du sac de Rome, le long d’un fleuve injurieux, au sortir de l’auberge et du boudeur sabbat d’un Juif, méditait sur l’honnêteté du fer et le poids de sable de l’or sans voir sa barque avancer mais la terre peut-être s’avancer imperceptiblement vers lui… Une île… dans sa brume quelconque de jour en semaine plus éloignée du continent que la vue longtemps ne le croit, et à l’arrivée (dans quelques heures) bien plus vaste qu’on n’eût cru : grande comme Paris, sans Paris ; aride même, sans fantaisie, ni meubles d’abord ni moindre fade opéra pour une sorte de cour. Montueux pays sidérurgique à chèvres et sans plus de haras qu’Ithaque - où mater, le temps d’une gestation ou d’une année scolaire, l’intranquille galop de ta volonté ! Et combien d’autres îles (bien loin de quelque archipel Fernandez) dont nul pirate ne sait pour l’heure le nom, bien au Sud, hors de tout, où tout le monde est cousin, tousse la même toux, où doit bien y avoir un gouverneur et dont quelque traité pourrait bien te faire encore un jour le baron ! Et pourtant dans deux siècles encore, quand il n’y aura plus de fer à Portoferraio, tes sujets célébreront encore ici chaque année une messe à ta mémoire. Il faut bien que Dieu, à moins











))

qu’il ne s’agisse d’Amon-Râ, et l’éternel marronnier italien de ta hâtive villa nous y servent du moins encore à quelque chose !





DÉPART DE L’ÎLE D’ELBE

Ah pauvre île trop proche et moins vaste que tout et qui l’es pourtant beaucoup plus qu’on ne croit à mesure qu’on t’aborde puis en foule certaine aridité

te reste ici une bibliothèque Napoléon (ses Montaigne et Diderot), la carte sans lyrisme de tes minerais au mur, une vasque de séjour à papyrus avec de vrais papyrus qui y poussent encore, de clairs motifs égyptiens à liseré d’ombre, sans perspective, au plafond et de roides et fins hermès à bandeaux arabes soutenant (tête brune sur pieds bruns) des tables de salon - le nœud d’un ruban resserré du bec (tel l’amour par la distance) par deux pigeons qui s’en éloignent - une petite métairie appelée Saint-Martin, estimée 200 000 francs, avec meubles, voitures, etc., achetée des deniers de la princesse Pauline (qu’on la lui remette, j’en serai satisfait) - sinon le long étain de longues casseroles dans l’ombre fidèle des cuisines, les friandises rouges du cru, le miel de ses terres à granit - tout cela de déjà un peu usé dont pourtant ma pensée d’Empereur illimite déjà tout

(tant il est vrai que même les 16 km2 de l’étroite Délos - à peine plus que Porquerolles - ont toujours suffi, sans que l’on s’y rende, à abriter nos mythes, l’axe du monde et l’hymne pré-homérique de nos dieux) :

ah pauvre île, ton fidèle empereur bientôt te reviendra en Empereur du Monde, une fois enfin vainqueur à Waterloo.


















NOURRICE CORSE

Mais non, pauvre île, il ne te reviendra pas plus, pauvre île, qu’il n’est revenu en Corse après son retour d’Égypte et tous les Brumaires de sa vie !

N’y comblant guère que moi, d’un grand sort, ou d’un duché à Padoue son cousin Arrighi, de Corte, depuis Sainte-Hélène et Moscou quand il faut.

SAINTE-HÉLÈNE

Mais toi maintenant, sur ton île, à jamais célèbre, dont tu (et nous tous) ignorions jusqu’au nom et au gris hémisphère, jusqu’à hier seulement, que te reste-t-il de La Jeune Prude, ou les femmes entre elles, comédie en un acte avec chants, musique de Dalayrac, uniquement jouée par des actrices, du 16 janvier 1804, théâtre Feydeau, à Paris - où tu ne reviens déjà plus et voudrais tant reposer ?

(Et ah, loin de toute Égypte et tout Paris et tout Dalayrac, ce buste d’enfant, né prince français, qu’il s’en souvienne, qui a dix ans déjà, dix de son enfance et sept de ta solitude que malade, fiévreux, tête… armée, tu fixes, fixeras jusqu’au bout, tant est vaste la mort, sans armes, jusqu’au bout malade de cette île !)

Statuette d’enfant, image de mon fils sans image : qu’on te remette aussi quelques portraits des plus ressemblants de ton père, et ne crois rien de ce qu’on t’en dira à Vienne loin de moi :

ô fils, que je n’aurai presque pas vu, jamais depuis sept ans, ah loin des triumvirs qui surveillent pour l’heure ah combien petitement l’Europe, ah l’un à l’autre enfin à jamais être enfin réunis, même cent ans après ma mort !





PORTOFERRAIO

(île d’Elbe), un mardi quelconque (peut-être le dernier) de mai 1821 à longues trompettes fines et allégoriques, bouchées de terre, au pied d’un quelconque talus de caserne-couvent éventré (à écusson râpeux) où ne joue plus, éternels et sérieux, qu’une section haillonneuse de gamins, et pas même à la guerre ; à qui au collège demain le chanoine crayeux, sous la peau fluide d’un buste aveugle d’Athéna et un ciel pers suant de vieux oliviers saints, peut-être parlera de la grande ombre tonnante, au loin, d’Achille.





NAPOLÉON III

Il y a du miel pâle et solidifié à Alésia à 2 € 50, une odeur d’anis frisquet venue d’un arrière-pré venté de l’abbaye de Flavigny et le chauve César, sur un tracteur gallo-romain, labourant de quelque bruit (lointain) le gazon de tout cela, entre deux proches horizons vallonnés (nom et toits bourguignons de Bussy-Rabutin d’un côté, source-grotte champêtre et policée de la Seine, avec le jouet d’un premier pont sur le fleuve à venir, et son arche enfant d’un mètre, de l’autre, avant sous-bois jauni et dahlia versicolore, aigu, de fossé à Darcey),

sous l’œil moustachu d’une statue de Vercingétorix-Napoléon III et le javelot fumeux, là-haut, d’un avion à réaction qui en semble deux, tant l’écho infini de balle traçante et de missile en tonne longuement et nous en parvient de tout le ciel à la fois longtemps après le fil de buée effiloché rayant le vide zénith de part en part.

Mais le vieux musée villageois de toussaint aura, là-bas (passé un dernier feu d’herbes noires inchangé depuis le temps de Vindex), tout su garder : nos dieux domestiques de cave, semi-amphore creusée dans un mur de cave pour y pousser la jeune amphore à blé, épigraphie gallo-grecque et gallo-latine, urne à fin vernis noir, métallescent (tel une éternité enfuie entre deux ères), et deux opinels d’avant, puis d’après la conquête.





TOMBEAU DES INVALIDES

mais l’idée est plus grande que tout cet écho de porphyre dont on la courbe ici et la durcit

et que le sang de tout :

l’idée (codes blocus géographies) de conquête ta certitude et ta folie

empire avec sa foire à Paris de 130 départements (1811)

quand généraux mêmes pouvaient mourir au front ou conduire blessés d’une litière d’invalide

ta victoire

(cristal définitif de tout) toujours en cours

et plus grande que tout

DÔME DES INVALIDES

marbre gris marbre vert marbre brun lisse écho de porphyre blanche carrière de Carrare écho et silence de crypte de nos pas et d’un cent de sabots de sabots creux de chevaux sur le pavé d’un immense Paris européen de 130 arrondissements à l’entour

ah mais que nous sommes fiers de toi et même de nous, ici, rotonde, autour de toi !

(napoléons, sesterces, louis busqués,

charlottes et marats, antoinettes-maries,

vignettes-assignats de grenier

à ranger pour aujourd’hui en vrac dans la petite boîte de l’histoire)





TABLE DES MATIÈRE

JEU DE L'OIE

DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE

(napoléons, sesterces

LOUIS XVII

LOUIS XVII

HIER

SAINT-DENIS BASILIQUE

VARENNES

LA FACE DU MONDE

MARIE-ANTOINETTE

MARAT

MARAT

CHARLOTTE CORDAY

MARAT

ATELIER

ATELIER II

ATELIER III

DERNIER SON

ÉTUDE

PLÂTRE I

PLÂTRE II

DÉTAIL

CHARLOTTE CORDAY

CHARLOTTE CORDAY

THERMIDOR

LOUIS XVI

DERNIÈRE LETTRE DE LOUIS XVI

DERNIÈRE LETTE DE MONSIEUR DE LA PÉROUSE

RÉPONSE DE LOUIS XVI À MONSIEUR DE LA PÉROUSE

JUSTE AVANT LA GUILLOTINE

VITRAIL

14 JUILLET 178.

… R. F.

QUATRE JOURS D’HIVER SOUS LE CONSULAT

BONAPARTE

NAPOLÉON

ROYAUME D'ITALIE

SUR UN BUVARD

SACRE

BAPTÊME DU ROI DE ROME

QUATRIÈME BUCOLIQUE

CANOVA

AUSTERLITZ

FUENTES DE OÑORO

ISOLA D’ELBA

DÉPART DE L’ÎLE D’ELBE

NOURRICE CORSE

SAINTE-HÉLÈNE

PORTOFERRAIO

NAPOLÉON III

TOMBEAU DES INVALIDES

DÔME DES INVALIDES

(napoléons, sesterces

mardi, décembre 10 2013

devant la maison un soir de décembre

J'ai retrouvé mon "tableau de bord !!!" alors je mets une photo récente.

lundi, septembre 2 2013

comme des billes colorées

dimanche, juillet 14 2013

HETEROPTERE MIRIDAE sur la graine de la scabieuse...

mercredi, juillet 10 2013

Le papillon sur la lav ande

papill_lavande.jpg

huppe fasciée hier devant la maison

jeudi, juin 27 2013

Ecouter le silence

__J'aime écouter le silence !

Le silence est bruissant :

- Les feuilles mortes qui craquent sous mes pas dans la forêt.

- Le chant d'un oiseau c'est aussi le silence.

- Les stridulations d'un grillon dans la chaleur d'un soir d'été.

- L'appel incessant de la cigale mâle

- Le murmure d'un ruisseau, d'une cascade ou le bruit des vagues.

- Le vent qui joue de la harpe dans les branches d'un olivier ou d'un saule pleureur.

- Le cri d'un oiseau de nuit.

- Le tic-tac de l'horloge dans la pénombre fraîche.

- Le crissement du stylo sur la page du cahier.

- Le cliquetis des aiguilles à tricoter de Grand-mère près du feu pétillant dans l'âtre.

- Un chat qui ronronne,

C'est le silence comme je l'aime.

Très jeune, j'aimais le bruit :

- Les pétarades des "mobs"

- Les avions à réaction qui déchiraient le ciel en faisant peur aux hirondelles.

- La musique qui donnait envie de se déhancher.

- Les moteurs vrombissants des 24 heures du Mans.

- Les fêtes de village.

- Les auto-tamponneuses et tout ce qui maintenant m'agresse les oreilles...

Je ne supporte plus les auto-radios, et même la radio tout court, la télévision, de temps en temps, pour des jeux qui ne font pas trop de tapage, a encore droit de cité.

Je ne peux plus entendre le bruit des fusils de chasse et les carabines des fêtes foraines ne me tentent plus.

LAISSEZ MOI ÉCOUTER LE SILENCE.__!!!

lundi, juin 24 2013

la guèpe et l'abeille

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dimanche, juin 9 2013

D'où l'utilité des fils électriques...

mardi, juin 4 2013

Tête de dragon dans le ciel ?

vendredi, mai 31 2013

Quelques gouttes de pluie sur la toile...

lundi, mai 20 2013

Le reflet de l'azalée...

mercredi, mai 15 2013

le funambule ???

mardi, avril 30 2013

Photo que j'ai prise il y a quelques jours quand il y a eu une éclaircie...

Comme ça, à mains nues, sans trépied,

samedi, avril 27 2013

Fifi bien songeuse au ras des paquerettes

Le muguet est sous la pluie

mercredi, avril 24 2013

montage sur un dessin

fenetre ouverte sur fleur de pommier et abeille

fenetre_sur_abeille_et_pommier.jpg

lundi, avril 22 2013

BOURDON sur la fleur de pommier

Gros plan sur un dimorphoteca

vendredi, avril 19 2013

une broderie très stylisée qui date de plusieurs années déjà...

broderie_chatons.jpg

dimanche, mars 31 2013

NATURE MORTE

nourrir les oiseaux l'hiver... et un peu plus tard...

dimanche, mars 10 2013

INSOMNIES...

INSOMNIES...

A l'heure où le soleil semble rentrer sous terre,

Où les nuages blancs s'auréolent de rouge,

Je me sens chaque jour rêveuse et solitaire

Quand jusqu'à l'horizon plus rien d'humain ne bouge.

Un silence pesant s'étale sur la plaine

Entre les rangs de vigne que l'hiver a noircis.

Des reflets bleus s'allument aux fenêtres lointaines,

Quelques diamants scintillent sur fond de ciel bleu nuit.

C'est l'heure où les angoisses et tristes souvenirs

Viennent nous assiéger comme de vieux spectres gris

Avec leurs grimaces et leurs éclats de rire,

Distillant de la peur à vous blanchir la nuit.

Mais la beauté du ciel et la lune sereine

Effacent peu à peu ces fantômes virtuels.

L'espérance renait, la joie chasse la peine,

La quiétude venue, arrive le sommeil.

Janine Laval 10.03.2013

lundi, février 11 2013

Le chat Sachat et ses empreintes dans la neige devant la fenêtre...

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le 09.02.2013 sachat.jpg

dimanche, février 10 2013

Il neige depuis cette nuit, de nouveau, je croyais naïvement qu'on arrivait au printemps !!!

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dimanche, février 3 2013

Extrait de mon herbier dessiné...

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mardi, janvier 29 2013

trompe l'oeil

Je le mets aussi sur ce blog. Un dessin qui m'a été inspiré par une maison entre deux thuyas de forme colonnes, vue au cours d'une promenade. arbres__nuages__oiseaux_et_ballons.jpg

dimanche, janvier 27 2013

Un nouveau dessin dans mon herbier.

Je me suis inspirée d'une page d'un livre superbe que viennent de m'offrir un jeune couple de nos petits enfants.

datura_stramonium.jpg

Tout premier essai de sculpture (très petit, environ 5 cm)

La photo n'est pas très bonne, j'en referai une un de ces jours !! premier essai de sculpture...

mardi, janvier 15 2013

Ce matin, première neige de l'année...

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mercredi, janvier 2 2013

VOEUX DE BONNE ANNEE...

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vendredi, décembre 28 2012

Bientôt la saint Sylvestre.

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mardi, décembre 18 2012

Bientôt Noël !

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jeudi, décembre 13 2012

Père Noël, tu as oublié des cheminées....

Troupeau de moutons gris dans le ciel de Décembre. Le vent hurle "à la mort" par la vitre brisée. Des toiles d'araignées dans la cheminée vide. Pas de souliers d'enfants devant l'âtre noirci. Noël ne descend pas dans ces sombres foyers.

Mais de l'autre côté de la grande avenue Des fenêtres scintillent sur des sapins géants. Des guirlandes clignotent... Des boules colorées ornent les branches vertes. Des enfants ouvrent avec frénésie De gros paquets dorés, tout en riant très fort...

JE NE CROIS PLUS AU PERE NOEL !

Janine Laval à Ribaute les Tavernes le 13/12/2012

lundi, décembre 10 2012

portes colorées

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dimanche, décembre 9 2012

kaleidoscope à partir de la photo d'un arbre noir et blanc...

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LA PORTE ROSE...

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jeudi, décembre 6 2012

Le CRAC, ami et défenseur des animaux

http://annagaloreleblog.blogs-de-voyage.fr/archive/2012/11/15/henri-jean-servat-rejoint-la-presidence-d-honneur-du-crac-eu.html

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lundi, décembre 3 2012

art conceptuel ? avec quelques épluchures...

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Ou comment se distraire en préparant la soupe...

dimanche, novembre 25 2012

nuage forme bizarre

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jeudi, novembre 15 2012

une peinture "virtuelle" avec la souris...

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un coucher de soleil entre bien d'autres...

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mardi, novembre 6 2012

création de cartes de voeux, en 3D

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mardi, octobre 30 2012

Une nuit d'Halloween.... HOUUUUU !

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Une nuit d’Halloween…

La nuit est noire…Sans un croissant de lune.

Les grands chênes sombres frissonnent doucement.

Le sable se soulève au sommet de la dune.

La brume sur la mer s’élève lentement.

Quelques ululements au-dessus des lagunes

Ajoutent un brin d’angoisse au mystère du moment.

Autour de la chapelle, quelques tombes moussues…

Un oiseau noir est posé sur une croix de grès…

Soudain, semblent glisser quelques ombres velues

Sortant de sous les dalles de marbre glacées.

Sarabande nocturne, lutins et feux-follets

Dessinent autour des tombes une ronde :

Se tenant par la main, la danse du balai !

Sorciers, sorcières et chats huants se répondent.

La lune, enfin, se lève à l’horizon bleuté,

Elle plaque au décor sa pâleur maladive.

Les ombres s’évanouissent, le temps s’est arrêté,

Halloween est finie…le jour des morts arrive.

Janine Laval 27.10.2012

samedi, octobre 27 2012

Haïku RUINE

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mercredi, octobre 24 2012

Lorsque sur l'oreiller...

Lorsque sur l'oreiller, ta tête se repose,

Quels rêves se faufilent sous tes paupières closes ?

Quel roman picaresque au scénario brumeux

T'emmène loin de moi dans d’improbables lieux ?

Je vois que tu t'agites, mais tu semble sourire,

J'aimerais tant savoir ce qui te fait courir...

Quelque île mystérieuse au sein de l'océan

Pour ancrer ton voilier à l'abri des grands vents

Ou des forêts touffues aux ombres d'émeraude

Dans lesquelles gambadent des lutins en maraude.

De jolies vahinés aux couronnes fleuries

T'entourant de leurs bras dorés et ...rient.

Bien sûr je ne fais qu'imaginer ces choses

Lorsque sur l'oreiller ta tête se repose...

Janine Laval 24 octobre 2012

volubilis du jardin aujourd'hui 24 octobre 2012

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lundi, octobre 22 2012

Un dessin "virtuel" (fait avec la souris)

visage_femme_cheveux_blonds.bmp

samedi, octobre 20 2012

un soir en bord de mer...

Lorsque l'astre du jour disparait sous la mer,

Quand les mouettes reviennent avec les chalutiers,

M'arrivent avec la nuit quelques pensées amères :

Relents de souvenirs ponctués de regrets. ---

A l'exemple d'Ulysse faire un très long voyage

Sur de frêles esquifs ou des voiliers fringants.

Prendre parfois des risques, arrêter d'être sage

Accoster chaque terre, fendre tout océan. ---

Bourlinguer d'ouest en est, filer du sud au nord,

Admirer en un jour quatre soleils couchants

Sous un ciel blanc de givre ou sur des plages d'or

Connaître chaque vague, parler aux goélands. ---

Les années passent vite et les rêves s'émoussent

Le bateau reste au quai, on voyage en métro.

On devient bureaucrate, on oublie d'être mousse,

Mais certains soirs nous vient un frisson sur la peau.. ---

.

Janine Laval 20 octobre 2012

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