Pour les Moulinex, Lejaby, Renault et compagnie...pour les victimes de délocalisations, fermetures, rachats en tous genres :

Quelqu'un m'a dit que ça pouvait se slamer...

DÉLOCALISATION.

Durant des années, la sonnerie du réveil

Et la route, à pied, en bus ou en train,

A bicyclette ou en auto, sous la pluie ou le soleil.

Les mêmes gestes, de la pointeuse du matin

A celle de la sortie, sur le même appareil.

User sa vie pour assurer celle des siens,

Avec pour horizon le seul jour de la paye.

On se croyait forgé pour un autre destin,

Mais nos préférences n'ont pas trouvé d'oreilles

Pour nous laisser partir sur un autre chemin.

Alors nos mains cherchent, jusque dans le sommeil,

A se préparer de plus beaux lendemains.

Soudain, pour des raisons pseudo-économiques

On nous apprend que notre usine va fermer.

On ne se soucie pas plus que de l'as de pique

De ceux et celles sans qui rien n'aurait fonctionné.

Quelques cadres endimanchés nous expliquent

Que nous coutions trop cher, par ce que trop payés.

La-bas, des gens dociles et pourtant dynamiques,

Fabriqueront autant, dans un moindre délai,

Ce que, durant trente ans, nos mains prolifiques

Ont façonné : l'objet de notre renommée !

Ils sont restés sourds à nos vives suppliques

Faisant de notre avenir un horizon bouché.