Toujours aussi torturée par les nouvelles des guerres, des crimes, de la violence sous toutes ses formes, qu'elle s'étale impudiquement au grand jour ou reste silencieuse et larvée, mais non moins dramatique, j'ai écrit ces quelques lignes:

GOMORRHE

Entendez-vous dans l'ombre

La rumeur apportée par le vent:

Les cris des enfants affamés,

Les sanglots des veuves éplorées,

Les plaintes des agonisants

Ensevelis sous les décombres.

Discernez-vous dans ces nuages noirs,

Au sein de ces violents orages,

La fumée des villes incendiées.

Voyez vous ces corps torturés

Par la fureur des hommes et la rage,

La peur au ventre de l'aube au soir.

Au milieu des ruines de Gomorrhe,

Des zombies et des statues de sel:

Hologrammes des enfants égorgés,

Offrandes inutiles à des dieux de papier,

Sacrifiés sur de sombres autels,

Voués à la souffrance et à la mort

Mais que se taisent enfin les canons,

Que sèchent les larmes des mères.

Reviennent les colombes roucouler,

Les rossignols et les pinsons chanter

Dans les jardins de mon père,

Quand les lilas y refleuriront.

12.09.2008 J.L.

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