Ville véloce (peut se slamer !)
Par ninjamanu le samedi, mai 12 2012, 17:33 - POESIE - Lien permanent
Évidence obsédante de l’absence de vide Ronronnements et grondements environnants Dans le vent soulevant les auvents de vitrines sordides La Ville véloce, valse à contretemps. Les lueurs des lampions qui luisent sous la lune Éclairent encore les cours, au fond des corridors. Des passants pressés piétinent pesamment le bitume. La Ville véloce se love dans la nuit et s’endort. Le jour qui jaillissait jadis en gerbes de gemmail S’efface et se faufile aux fissures de ces fausses fontaines Les crépuscules crasseux ont perdu leur costume corail La Ville véloce se décolore et se gangrène. Elle noue des colliers aux nuits noires de novembre Perles pâlies par les brumes de ces passions nocives Étoiles incertaines qui tremblent aux lucarnes des chambres La Ville véloce s’allume aux plafonds des coursives. Elle pleure parfois les larmes pourpres du désamour Des enfances trop tôt fanées de fierté qu’on efface Et de furtives flammes fauves enfièvrent les faubourgs La ville véloce brûle enfin ses lourdes carapaces.