Un brouillard mauve glisse sur ma mémoire
C’était comment avant ?
Quand je vivais !

J’avais un cœur, ça je m’en souviens
Très vaste, à la place des yeux,
Pour voir ,

Il y poussait des fleurs, je crois
Le soleil, chaque soir s’habillait de pourpre.
Et les nuages dessinaient des formes dans le ciel :
Des monstres inoffensifs ou des oiseaux.

Quelques fontaines de ci de là pleuraient,
Silencieuses.
Les labyrinthes y étaient si compliqués
Que ton amour s’est égaré un jour.

Depuis, je vais, je viens, je cherche.
Je t’appelle en vain
Seul, l’écho répète inlassablement
Mes cris.

Et pourtant, ce cœur, il était plein de toi,

Et toi,
Te souviens-tu de moi ?